Parmi les livres jeunesse qui m’ont le plus marqué étant enfant, les livres qui m’ont fait peur ont gardé une place particulière dans mon esprit d’adulte.
Je pense au livre « Hensel et Gretel » ou encore « Barbe bleue » par exemple qui m’avaient sacrément secouée à l’époque. Et ça me plaisait bien !
Nous avons toutes et tous lu un livre sur les sorcières, les loups, le croque mitaine, les ogres, les géants, les monstres et autres créatures prêtent à nous dévorer ou à nous transformer.
Pourquoi cet engouement pour ces livres « à faire peur ? »
Qu’est ce qui se cache derrière cette envie irrépressible de tourner la page lorsque l’on découvre que quelque chose ce cache sous le lit de l’héroïne ou du héros du livre ?
Pour certains, avoir peur ça n’est vraiment pas agréable. Pourtant, la peur est vitale, ancestrale : elle permet à l’être humain d’évaluer une situation pour y survivre en fonction du danger qui se présente. Sans la peur, c’est tout simplement la fin de notre espèce.
La peur se manifeste quand on a pas le contrôle sur une situation. Mais lorsque nous avons pu évaluer les choses, elle diminue, voire disparait (en général ^^ ). Ce processus, l’enfant ne l’a pas encore acquis. il est souvent submergé par la peur, sans savoir identifier pourquoi il la ressent.
Grâce à la bienveillance de l’adulte, à sa protection, son apaisement, il peut apprendre à dépasser sa peur, mais encore faut-il qu’il puisse l’exprimer. En parlant avec l’enfant, en lui demandant ce qui lui fait peur, en l’aidant à trouver les bons mots l’adulte peut l’aider à l’apaiser.
Mais si l’enfant n’arrive pas à exprimer sa peur par le dialogue, alors les livres peuvent être d’une grande aide.
Le livre, l’arme ultime pour terrasser la peur
Beaucoup de livres sur le thème de la peur sont actuellement proposés sur le marché. Et comme la peur peut prendre différentes formes, il suffit de choisir le ou les livres qui semblent correspondre à la peur qu’expérimente l’enfant.
Mais alors concrètement, à quoi va servir le livre sur la peur ?
C’est prouvé désormais, nous savons que le livre est un outil fantastique pour aider au développement psychologique et affectif de l’enfant.
Le livre va déjà permettre de déterminer la nature de la peur, ce qui est la base, si l’enfant veut pouvoir la surmonter. Il doit pouvoir la définir.
Ensuite, l’histoire racontée dans le livre, va aider l’enfant à prendre conscience que la peur est surmontable, qu’il y a des solutions, que c’est possible de la dépasser.
Grâce à l’histoire du livre, l’enfant va pouvoir s’approprier le scenario de façon à mettre en pratique la solution dans sa propre situation et ça, c’est pas rien ! Il va prendre confiance en lui.
Si ton enfant ressent le besoin de lire le même livre, encore et encore, c’est d’une part, que la cause de sa peur se trouve dans ce livre : C’est une très bonne nouvelle ! En relisant le livre régulièrement, il va renforcer sa conviction que cette peur est surmontable et ca va lui donner du courage.
Alors n’hésite-pas, lire le livre avec lui autant qu’il en ressent le besoin est essentiel !
Alors oui, tu as bien compris, les livres jeunesse plus sombres (ou plus graves) sont aussi importants parce qu’ils accompagnent l’enfant dans la gestion de ses peurs.
Il peut ainsi expérimenter ses peurs les plus profondes en se sentant protégé dans sa chambre ou au salon avec un parent par exemple.
L’enfant finira bien par devenir un adulte, alors plutôt que de lui épargner tout sentiment de peur, sans vouloir provoquer celle-ci délibérément, il est important qu’il vive les siennes notamment à travers des livres (adaptés à son âge et donc à sa maturité affective bien évidemment ! On va éviter the walking dead pour un petit de 6 ans 😉 ) .
Comme toi et moi, il va expérimenter la perte d’un être cher, la séparation, l’abandon, le rejet, la maladie, la mort : c’est inévitable, même si en tant que parent, on voudrait « prendre tout son mal » pour qu’il n’aie pas à subir tout ça.
Alors autant progressivement l’y préparer (entre deux belles histoires légères bien sûr ^^) !
Et toi, quels livres « à faire peur » ont marqué ta jeunesse ? N’hésite pas à laisser les références ci-dessous, il se pourrait bien que je les ai lus également !
« Il faut s’amuser à avoir peur pour faire peur à la peur, ainsi elle deviendra plus petite que moi » Pierre péjut
Jean-Marie Vignot « Avec l’imaginaire, on construit un double du réel qui nous permet de l’affronter, sinon le réel serait proprement insupportable «